Denise Jardinière, l’étrange servante qu’on adopte tout de suite
Les retrouvailles sont chargées en émotion pour Thibaut Boidin lorsqu’il nous rejoint dans un jardin privé de l’intra-muros avant de donner une représentation unique demain.
“Je suis si content d’être ici,” lance-t-il la voix un peu éraillée. Cela fait quatre ans qu’il attend ce retour à la grand-messe annuelle du théâtre, quantre ans depuis notre première rencontre, un vrai coup de coeur.
La première et unique fois que Denise Jardinière a lancé son invitation dans la cité des Papes, c’était en 2019 et elle avait fait salle comble tous les soirs dans le petit théâtre de la Tache d’Encre. La voici de retour pour une soirée unique ce samedi soir.
Intriguante Denise
C’est ici que se pose notre dilemme. Parler de Denise serait dévoiler le spectacle en entier et tout gâcher. D’ailleurs, tous ceux qui ont été “invités” chez Denise Jardinière depuis douze ans le savent, il faut répondre oui à l’invitation pour connaître le fin mot de l’histoire. C’est là toute la richesse du spectacle puisqu’il s’adapte chaque soir à de nouveaux invités. “Même moi, je suis incapable de dire quelle couleur va prendre la représentation samedi soir.”
C’est en 2011, que naît Denise dans la tête et littéralement dans l’appartement de son créateur, interprète et alter ego puisque c’est chez Thibaut Boidin que les premières représentations se sont jouées.
Denise a emprunté beaucoup à la propre grand-mère de l’artiste, jusqu’à ses petites manies comme brûler du papier d’Arménie ou d’écouter des chants grégoriens. Mais c’est là tout ce que nous vous dévoilerons sur elle. Elle a beaucoup en commun avec Thibaut Boidin lui-même aussi. Il est elle et elle est lui dans tout ce qu’il y a de plus touchant et d’attachant.
Pour ce faire, le comédien utilise beaucoup des techniques apprises du maître mime Marcel Marceau dont il a été l’élève au début des années 2000. Cela lui permet de véhiculer un éventail d’émotions extraordinaires en peu de mots et surtout d’embarquer avec lui ses “invités” dans l’histoire de ce drôle de manoir.
A-t-il peur de se lasser de Denise ? 130 représentations plus tard, la réponse est claire. Absolument pas. “Ce spectacle, plus je joue plus j’ai envie de le jouer. Denise elle me rend vivant. Je ne peux pas m’endormir avec ce spectacle”, explique le comédien.
Il reste encore quelques places pour ce seul en scène atypique et qui ne laisse personne indifférent.