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Denise Jardinière vous invite chez elle : préparez-vous à rire et à avoir peur

Guettez votre courrier ! Si vous recevez une invitation signée Denise Jardinière, réservez votre soirée. Elle reçoit du jeudi au samedi à partir du 28 mai au Théâtre Essaïon de Paris.

Il est bien rare de faire face à un tel dilemme : comment parler d'un spectacle sans en dévoiler tout le mystère ? Si vous avez le privilège de recevoir une invitation pour une soirée chez Denise Jardinière, répondez oui sans hésiter !

Entrez sans frapper

Impossible d'imaginer toutes les surprises que cette soirée vous réserve. Mais soyez là à l'heure pile, Denise est très ponctuelle. À peine arrivé et passé la porte de sa demeure d'un soir, l'atmosphère est saturée d'encens et des bougies vous guident jusqu'au salon de réception. C'est là, confortablement installé, que tout commence. L'accueil est déroutant. Une gouvernante va, vient et revient, sur la scène, au milieu des convives, dans la salle, l'arrière cuisine, et commande ses hôtes en attendant l'entrée de sa patronne. Interloqués et stupéfaits par la tournure des événements, les invités ne peuvent que se laisser embarquer et diriger par cette étrange domestique qui entame alors le récit d'un conte pour enfant. Il s'agit d'endormir le jeune fils de la maison : "il était une fois l'histoire de Paul, un prince solitaire". Et si Denise tarde à rejoindre son public, il est largement mis en contribution pour son plus grand bonheur. Bienvenue dans l'univers merveilleux de Thibaut Boidin.

L’un est l’autre

L'auteur et comédien de Denise Jardinière, c'est donc Thibaut Boidin. Et il n'a pas son pareil pour vous entraîner sur ses pas. Avec lui préparez-vous à rêver, rire évidemment et même à avoir peur. Natif de Seclin dans le Nord, il a 19 ans lorsqu'il est repéré dans un casting pour un film, Les âmes câlines, qu'il tournera aux côtés de François Berléand. Il rêvait de devenir comédien, sa carrière s'ouvre sous les meilleurs hospices. Mais il veut d'abord apprendre son métier et cela passe par l'école Marceau, en présence du maître. Des disciplines corporelles enseignées, il retiendra une incroyable capacité d'expression. Un regard, une grimace, un bruit, un mot suffisent pour transmettre l'émotion auprès du public. Thibaut Boidin est plus qu'un interprète, il habite ses personnages. Et celui qui le révèle aux spectateurs des théâtres parisiens, c'est Peter Pan, mis en scène par Guy Gremberg en 2005. Douze ans après, il est encore ce héros qui ne voulait pas grandir sur les planches de Bobino. Il en a même publié un livre La peau de Peter chez Mon Petit Editeur pour mieux partager le lien si particulier qui l'unit à lui.

Tatie Denise

De Peter à Denise il fallait oser et c'est ainsi qu'il faut appréhender l'artiste qui se présente à nous. « J’avais envie d’interpréter un personnage opposé en tous points à Peter Pan. Je l’ai cherché un peu partout et je ne l’ai pas trouvé, je l’ai donc inventé ! Voilà comment est née cette vieille gouvernante, poisseuse et menaçante. Je l’ai voulu un peu comme une "Tatie Danièle aux longs cheveux de sorcière, fragile comme une brindille de verre". Et lorsque Thibaut Boidin revêt ses habits de scène, l’homme disparait tout entier sous la coiffe et le maquillage. Même lorsque sa chanteuse préférée frappe à sa loge à quelques minutes du spectacle un soir, c’est Denise Jardinière qui ouvre la porte. "J’aurais voulu pousser un grand cri de joie, mais le personnage me l’interdit. Alors, comme si de rien n’était, bien caché derrière le masque, je commence à jouer… "

Il faut beaucoup de talent et d’audace pour porter le costume de Denise. Atypique et indéfinissable, ce qui n’est ni tout à fait un seul en scène, ni tout à fait une pièce, est désormais produit par David Coudyser. L’adresse de cette jardinière si particulière est celle du Théâtre Essaïon. Alors cédez à la tentation, acceptez son invitation et vivez une expérience théâtrale interactive hors du commun.